Six ans après le vote de la loi Claeys-Leonetti, la question de la fin de vie s’est rouverte ces dernières semaines en France. Dans un contexte de montée des revendications à l’autonomie individuelle, le Comité consultatif national d’éthique a rendu mi-septembre un avis ouvrant la voie à « une application éthique de l’aide active à mourir » strictement encadrée. Dans la foulée, le Président de la République annonçait le lancement d’un débat national et d’une convention citoyenne en vue de faire évoluer la législation d’ici 2023.
Pour alimenter votre réflexion de praticien et accompagner vos patients sur une question éminemment délicate mais pourtant essentielle, Groupe Pasteur Mutualité vous propose de partager, lors d’un webinar, un état des lieux de la prise en charge de la fin de vie sous 3 angles différents : celui de la médecine, celui du droit et celui de l’éthique.
Ce webinar sera animé par trois intervenants experts : le Dr Olivier Mermet (médecin généraliste et de soins palliatifs), la juriste et professeure de droit public Johanne Saison et le Pr Grégoire Moutel (professeur de médecine légale et droit de la santé).
LIVE mercredi 30 novembre de 13h à 13h45
Ce webinar sur ZOOM sera animé par trois intervenants experts : le Dr Olivier Mermet (médecin généraliste et de soins palliatifs), la juriste et professeure de droit public Johanne Saison et le Pr Grégoire Moutel (professeur de médecine légale et droit de la santé).
Les enjeux de la fin de vie, mieux connaître les lois applicables par les médecins et les soignants :
- Que dit la loi ?
- Connaître la démarche palliative pour mieux s’y associer
- Quelles sont les attentes des patients et des citoyens ?
- Réponses aux questions des participants
Les intervenants
Dr Olivier MERMET
- Médecin généraliste et de soins palliatifs.
- Pilote du Plan National « Développement des soins palliatifs et accompagnement de la fin de vie » 2021-2024.
- Ancien président de la Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP).
Un débat sociétal et parlementaire s’est engagé suite à la publication de l’avis 139 du CCNE intitulé « Enjeux éthiques relatifs aux situations de fin de vie ». En préambule de ces échanges, il est important de rappeler les principes fondateurs de la loi actuelle relative aux droits en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie. Ils constituent les repères qui ont permis le développement de la démarche palliative en France.
Interrogés par la SFAP lors d’une enquête, les soignants tiennent à rappeler qu’ils ont une place légitime dans ce débat et qu’ils doivent pouvoir y apporter la complexité de ce qu’ils vivent au quotidien auprès de leurs patients. Ils insistent également sur le fait que les soins palliatifs constituent et doivent rester un réel enjeu de santé publique.
Johanne SAISON
- Professeure de droit public et référente déontologue à l’Université de Lille.
- Directrice de l’Ecole doctorale des Sciences juridiques, politiques et de gestion.
- Responsable pédagogique du Master 2 « Droit et politiques de santé ».
- Co-responsable de l’axe « Santé, vulnérabilités, biomédecine » du Centre de Recherche Droits et Perspectives du Droit (CRDP).
L’avis 139 du CCNE considère que « le cadre juridique actuel est satisfaisant lorsqu’un pronostic vital est engagé à court terme, « offrant des dispositifs respectueux de la dignité des personnes atteintes de maladies graves et évoluées » ». Il estime en revanche que « certaines personnes souffrant de maladies graves et incurables, provoquant des souffrances réfractaires, dont le pronostic vital n’est pas engagé à court terme, mais à moyen terme, ne rencontrent pas de solution toujours adaptée à leur détresse dans le champ des dispositions législatives » et qu’il en est « de même des situations de dépendance à des traitements vitaux dont l’arrêt, décidé par la personne lorsqu’elle est consciente, sans altération de ses fonctions cognitives, n’entraîne pas un décès à court terme ». Il est donc indispensable avant d’envisager toute évolution législative de dresser le bilan des dispositifs existants issus des lois du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie et du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie.
Pr Grégoire MOUTEL
- Médecin, Professeur de médecine légale et droit de la santé, spécialiste des questions d’éthique en santé et de l’organisation des parcours de soins.
- Directeur de l’Espace Régional de Réflexion Ethique de Normandie et coordonnateur de la CNERER, Conférence Nationale des Espaces Régionaux de Réflexion Ethique.
La proposition de loi de janvier 2021 « visant à affirmer le libre choix de la fin de vie et à assurer un accès universel aux soins palliatifs en France » a remis le débat sur l’euthanasie et le suicide médicalement assisté sur le devant de la scène. Aussi, l’Espace de Réflexion Ethique de Normandie (EREN) a saisi cette opportunité de réfléchir sur les effets de la loi en vigueur et l’éventualité d’une loi qui donnerait le droit à l’euthanasie, en organisant des ateliers débats citoyens sur le territoire normand entre septembre 2021 et janvier 2022. A travers l’analyse de ces débats, on s’aperçoit que la demande citoyenne n’est pas aujourd’hui prioritairement ni exclusivement centrée sur la légalisation de l’euthanasie et que ce que vivent patients, familles et proches confrontée à la fin de vie, est d’une toute autre nature (difficulté d’accès aux soins, d’écoute, de soutien…). Par ailleurs dès lors sur l’on aborde la mise en œuvre éventuelle d’une action d’euthanasie, les questions sont multiples et complexes, renvoyant à des modes de décisions et d’actions, qui inquiètent certains citoyens et professionnels de santé.
Le live chat vous permettra d’échanger en direct avec nos intervenants et de leur poser toutes vos questions.